Hasnat Karim, qui se trouvait dans le restaurant de Dacca visé par une attaque le 1er juillet, a été conduit par la police bangladaise devant un tribunal de première instance le 4 août, après avoir été détenu au secret pendant des semaines sans avoir été présenté devant un juge. Il a été placé en détention provisoire et n’est toujours pas autorisé à consulter un avocat.
Hasnat Karim est un homme d’affaires ayant la double nationalité britannique et bangladaise. Il se trouvait au restaurant Holey Artisan Bakery de Dacca avec son épouse et leurs deux enfants le 1er juillet lorsque des hommes armés ont attaqué et tué plus de 20 personnes. Immédiatement après les faits, les membres de cette famille ont été placés en garde à vue par des policiers le 2 juillet pour être interrogés, et tous sauf Hasnat Karim ont recouvré la liberté le lendemain.
Depuis lors, malgré de nombreuses demandes de renseignement sur ce qui lui est arrivé, la police a refusé de fournir la moindre information à la famille de Hasnat Karim ou à ses avocats, notamment concernant la raison de son maintien en détention ou son possible transfert dans un lieu de détention différent. Sa famille n’a pas pu le voir, à l’exception d’une brève visite le 13 juillet, après laquelle on ne lui a plus communiqué aucune information.
Le 4 août, Hasnat Karim a été conduit par la police devant un tribunal de première instance, où il a été demandé qu’il soit maintenu en détention provisoire pendant 10 jours, en vertu de la section 54 du Code bangladais de procédure pénale - qui permet à la police d’incarcérer une personne soupçonnée d’un crime sans l’inculper -, en tant que suspect dans l’attaque ayant visé le restaurant Holey Artisan Bakery. Le tribunal a accordé à la police la permission de garder Hasnat Karim en détention provisoire pendant huit jours, le temps que l’enquête se poursuive. Le 13 août, Hasnat Karim a officiellement été arrêté pour son rôle présumé dans l’attaque, et la période de détention provisoire a été prolongée de huit jours supplémentaires.
Depuis qu’il a été emmené pour un interrogatoire le 2 juillet jusqu’à l’heure actuelle, Hasnat Karim n’a pas pu s’entretenir avec un avocat. Par ailleurs, le 13 août, Anisul Huq, le ministre bangladais de la Justice a publiquement déconseillé aux avocats de défendre des personnes accusées de terrorisme. Les autorités bangladaises ont diffusé des déclarations publiques contradictoires sur le sort réservé à Hasnat Karim depuis son placement en détention, niant parfois qu’il était incarcéré et admettant à d’autres moments qu’il subissait des interrogatoires.