Écrire Libération d’un moine tibétain emprisonné pour ses publications sur wechat

Le 1er février 2024, Rinchen Tsultrim, moine tibétain, a été libéré de la prison où il était détenu dans la province du Sichuan.

Il a purgé une peine de quatre ans et six mois d’emprisonnement pour « incitation à la sécession » pour avoir exprimé des opinions politiques sur son compte WeChat.

Il a été placé sous étroite surveillance et soumis à des restrictions de sa liberté de mouvement. On ignore dans quel état physique et mental il se trouve actuellement.

Rinchen Tsultrim était moine au monastère de Nangshig, dans la préfecture autonome tibétaine et qiang d’Aba (province du Sichuan). Après une vague de troubles au Tibet en 2008, il a commencé à exprimer ses opinions sur WeChat et sur un site Internet personnel en tibétain appelé « Scepticisme à l’égard du Tibet ». En 2018, le bureau local de la Sécurité publique l’a mis en garde à deux reprises, lui ordonnant de ne plus exprimer en ligne d’opinions critiques sur la politique chinoise. Il a ensuite été placé sous étroite surveillance et son site Internet a été fermé.

Rinchen Tsultrim a été arrêté le 1er août 2019 et détenu au secret. En mars 2020, sa famille a reçu des informations officielles indiquant qu’il était soupçonné d’« incitation au séparatisme ». À l’issue d’un procès secret, il a été condamné en novembre 2020 à quatre ans et six mois d’emprisonnement assortis d’une privation de ses droits politiques pendant trois ans pour « incitation à la sécession ». Toutefois, ce n’est qu’en mars 2021 que le Bureau de la sécurité publique de la préfecture autonome tibétaine et qiang d’Aba a informé ses proches qu’il se trouvait dans une prison à Chengdu, sans donner davantage de renseignements. Sa famille n’a découvert l’étendue de son procès, les charges retenues contre lui et le lieu exact où il était détenu, la prison d’Aba, qu’en août 2021, via une réponse des autorités chinoises à des expert·e·s des droits humains des Nations unies.

Dans les zones à population tibétaine et dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, les minorités ethniques font l’objet de sévères restrictions dans divers domaines et de mesures de répression sous couvert de « lutte contre le séparatisme », de « lutte contre l’extrémisme » ou de « lutte contre le terrorisme ». L’accès aux régions à population tibétaine est toujours très restreint, en particulier pour les journalistes, les universitaires et les organisations de défense des droits humains, ce qui rend extrêmement difficile toute recherche et collecte d’informations sur la situation des droits humains sur place.

Selon des dispositions réglementaires entrées en vigueur le 1er février 2021, les groupes religieux doivent « suivre la direction du Parti communiste chinois [...], persister dans la voie de la sinisation de la religion et pratiquer les valeurs socialistes essentielles ». Les autorités s’emploient à aligner les pratiques et enseignements religieux sur l’idéologie d’État et à renforcer globalement leur contrôle sur tous les groupes religieux, aussi bien ceux approuvés par l’État que ceux qui ne sont pas enregistrés. Des informations ont fait état de la destruction de milliers de sites culturels ou religieux ces dernières années, en particulier dans le nord-ouest de la Chine. Les activités religieuses au Xinjiang et au Tibet sont toujours durement réprimées par l’État. Des personnes ont été arrêtées arbitrairement pour des pratiques religieuses ordinaires.

Rinchen Tsultrim a été libéré le 1er février 2024, après avoir purgé sa peine, mais il est maintenu sous étroite surveillance et soumis à des restrictions de sa liberté de mouvement. On ignore dans quel état physique et mental il se trouve actuellement.

Amnesty International continuera de suivre l’évolution de la situation des droits humains au Tibet et de faire pression sur le gouvernement chinois afin que des personnes comme Rinchen Tsultrim ne soient pas poursuivies pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions et que, lorsqu’elles sont libérées de prison, elles ne fassent l’objet d’aucune surveillance ni d’aucune restriction de leur liberté de mouvement.

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