Des défenseurs des droits des populations indigènes sont en butte à des manœuvres d’intimidation et à des menaces de violences physiques car ils continuent d’agir afin de protéger leurs terres. Les populations touchées ont signalé à la police locale des manœuvres de harcèlement de la part d’une société privée qui développe des projets de plantations.
Des défenseurs des droits humains du groupe des Temiar (une population Orang Asli – le terme malaisien pour désigner les populations indigènes) de l’État de Kelantan, dans le nord de la Malaisie, sont menacés de violences par une entreprise locale après avoir mis en place un barrage en février 2018 pour protéger leurs terres ancestrales. Les Temiar essayent pacifiquement d’empêcher une société de développer des projets de clonage de durians et d’arbres à caoutchouc à Pos Simpor (État de Kelantan).
D’après eux, l’entreprise a tenté de retirer le barrage, notamment en apportant des armes à feu sur le site et les menaçant de violences physiques. De plus, la société aurait aligné de grands véhicules à l’entrée de la route menant au village des Temiar, piégeant la population tout entière et l’empêchant ainsi d’utiliser cette route pour envoyer les enfants à l’école, emmener des patients à l’hôpital et acheter des produits de première nécessité.
Un défenseur des droits humains du groupe des Temiar a signalé les menaces proférées à son encontre dans un document déposé auprès de la police locale le 29 juillet 2018. Les Temiar avaient déjà été victimes de harcèlement et de manœuvres d’intimidation de la part des autorités. En novembre 2016, quarante-sept Temiar ont été placés en détention pendant deux jours après avoir participé à une manifestation pacifique contre la revendication de leurs terres ancestrales par le gouvernement. En janvier 2017, cinq défenseurs des droits humains du groupe des Temiar et deux journalistes ont été arrêtés arbitrairement par le Département des Forêts après avoir manifesté pacifiquement contre les permis d’exploitation forestière délivrés par les autorités.