Des familles ouïghoures séparées par la répression

Une souffrance inimaginable. C’est ce que ressentent actuellement des parents ouïghours séparés de leurs enfants en raison de la répression menée contre eux au Xinjiang.

Une répression cruelle et inhumaine

Il y a près de quatre ans maintenant que le cauchemar a commencé pour ces parents qui, pour une raison ou une autre (travail, études, raisons médicales, etc.), ont momentanément quitté la Chine. Avant leur départ, beaucoup ont confié leurs enfants à des membres de leur famille.
Ils ignoraient alors que la Chine s’apprêtait à mener une répression sans précédent à l’encontre des Ouïghour·e·s sous prétexte d’une lutte contre « l’extrémisme religieux ». Depuis 2017, on estime qu’au moins un million de personnes ont été détenues arbitrairement dans des centres de « transformation par l’éducation » ou de « formation professionnelle » au Xinjiang, où elles ont été soumises à diverses formes de torture et de mauvais traitements.
Les parents ouïghours qui résident à l’étranger ne peuvent pas retourner en Chine sans courir de graves risques, et il est quasi impossible pour leurs enfants de quitter la Chine pour les rejoindre.
Certains parents ouïghours, interrogés par Amnesty, pensent que leurs enfants ont été emmenés dans des « camps d’orphelins » ou des internats gérés par l’État lorsque les proches qui s’occupaient d’eux ont été arrêtés.

Le témoignage de Rizwangul

Amnesty International s’est entretenu avec six parents ouïghours résidant en Australie, au Canada, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie. Nous vous proposons de découvrir le témoignage poignant de Rizwangul.
À la recherche de travail, Rizwangul part à Dubaï en 2014. Son fils de 3 ans reste chez sa sœur. Elle prévoit de le faire rapidement venir auprès d’elle, mais ses parents lui conseillent de le laisser en Chine jusqu’à ce qu’il ait l’âge d’aller à l’école, afin qu’elle puisse se concentrer sur sa carrière. Elle revoit alors son fils chaque fois qu’elle rentre pour les vacances. « Je passais un mois avec mon fils. J’étais alors incroyablement heureuse ».
En mai 2017, elle apprend par des proches qu’elle ne serait pas en sécurité si elle revenait en Chine. Son cousin, rentré au pays 2 mois plus tôt, a été emmené dans un camp de « rééducation ».
Elle part aux Pays-Bas et essaie de faire en sorte que son fils la rejoigne.
En septembre 2017, Rizwangul voit son monde basculer. « J’ai eu ma sœur au téléphone. Elle m’a dit : “Ne m’appelle plus jamais. Si je reste en vie, je m’occuperai de ton enfant”. »
Depuis, Rizwangul n’a plus eu aucun contact avec son fils, sa sœur ou ses amis au Xinjiang. « Cela fait presque 4 ans que je n’ai pas parlé à mon fils. Je veux que la Chine rende la liberté à mon fils et laisse ma famille tranquille ».

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La Chine doit respecter ses obligations en matière de droits humains, y compris ceux des enfants. Elle a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1992. Aux termes des articles 3, 9 et 10 de ce texte, elle doit veiller à ce que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents contre leur gré, l’intérêt supérieur des enfants devant être une considération primordiale.

La Chine doit savoir que le monde l’observe. Les Ouïghour·e·s doivent savoir qu’ils·elles sont soutenu·e·s, qu’on ne les abandonne pas à leur sort.

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