Le 15 février, Saman Naseem, un jeune Iranien devant être exécuté jeudi 19 février, a été sauvagement battu par des hommes qui sont sans doute des agents des services de renseignements, en vue de lui extorquer de nouveaux « aveux » devant une caméra, ce qu’il a refusé de faire, a déclaré Amnesty International.
« Le temps est compté pour Saman Naseem. Le fait que l’Iran s’apprête à exécuter un jeune homme que l’on a torturé pour qu’il " avoue " un crime qu’il est accusé d’avoir commis lorsqu’il était mineur illustre le niveau d’injustice dans le pays », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
« Ces torts ne pourront pas être réparés, mais il n’est pas trop tard pour abandonner le projet d’exécuter Saman Naseem et lancer une révision rigoureuse de son cas. »
Saman Naseem a été condamné à mort à l’issue d’un procès inique en avril 2013 par un tribunal pénal, à Mahabad, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, pour « inimitié à l’égard de Dieu » et « corruption sur Terre », en raison de son appartenance présumée au Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), un groupe armé d’opposition kurde, et de son implication dans des activités armées à l’encontre des gardiens de la révolution. Il avait 17 ans à l’époque.
Dans une lettre qu’a pu lire Amnesty International, Saman Naseem, aujourd’hui âgé de 22 ans, a expliqué qu’il avait été incarcéré dans une cellule de 2 mètres sur 50 centimètres, et qu’il avait été constamment torturé avant d’être contraint à apposer ses empreintes digitales sur des « aveux » alors qu’il avait les yeux bandés.