Gambie. La libération de prisonniers doit s’appliquer à toutes les personnes incarcérées pour avoir exprimé des opinions dissidentes

"La libération d’au moins 200 prisonniers est une avancée positive pour les droits humains en Gambie, mais doit se poursuivre afin d’englober tous les prisonniers d’opinion encore détenus à travers le pays", a déclaré Amnesty International vendredi 24 juillet 2015.

Le président Yahya Jammeh a ordonné la libération d’au moins 200 prisonniers cet après-midi, comme il l’avait promis lors du discours qu’il a prononcé à l’occasion du 21e anniversaire de son arrivée au pouvoir, le 22 juillet. Il s’agit de nombreux prisonniers incarcérés pour trahison, infractions liées à la drogue et corruption, ainsi que de l’ancien directeur de l’Agence nationale de renseignement (NIA), Lamin Bo Badjie, l’ancien ministre de la Justice Momodou Lamin Jobarteh et l’ancien chef de la police Ensa Badjie. Ont également été libérés des proches de personnes accusées d’avoir participé à la tentative de coup d’État en décembre 2014, incarcérés depuis près de six mois.

« La remise en liberté des proches des conspirateurs présumés est une mesure bienvenue, attendue de longue date. La détention de ces personnes pendant presque six mois, sans inculpation et sans contact avec leurs familles ni leurs avocats, bafouait le droit régional et international relatif aux droits humains, ainsi que la Constitution gambienne  », a déclaré Sabrina Mahtani, chercheuse sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

Cependant, malgré ces libérations, d’autres opposants politiques, journalistes et prisonniers d’opinion sont toujours incarcérés, notamment Amadou Sanneh, trésorier national du Parti démocratique unifié (UDP), et deux autres membres de l’UDP, Alhagie Sambou Fatty et Malang Fatty. Tous trois ont été déclarés coupables en décembre 2013 et Amnesty International les considère comme des prisonniers d’opinion. Le 17 juillet, Alagie Abdoulaye Ceesay, le directeur de Teranga FM, station de radio gambienne indépendante, a été arrêté pour la deuxième fois ce mois-ci. Il est détenu sans aucun contact avec le monde extérieur.

«  Nous espérons que la libération de centaines de prisonniers marquera une avancée pour les droits humains dans le pays, mais beaucoup reste à faire. Les autorités gambiennes doivent aller plus loin et relâcher immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées pour avoir exprimé leur opinion, notamment le journaliste Alagie Abdoulaye Ceesay et les membres de l’opposition », a déclaré Sabrina Mahtani.

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