Communiqué de presse

Égypte. L’expulsion d’un journaliste d’Al Jazira ne doit pas faire oublier le sort de Baher Mohamed et de Mohamed Fahmy

Il ne faut pas oublier la situation difficile dans laquelle se trouvent toujours deux journalistes d’Al Jazira, Baher Mohamed et Mohamed Fahmy, après l’expulsion d’Égypte de leur collègue Peter Greste, a déclaré Amnesty International.

AGIR sur ISAVELIVES.BE pour les deux autres journalistes :http ://www.isavelives.be/fr/node/13321

L’organisation demandait la libération immédiate et sans condition des trois hommes depuis leur arrestation en décembre 2013.

« Nous sommes soulagés d’apprendre que Peter Greste va enfin être autorisé à quitter l’Égypte, après avoir passé plus d’un an en prison, mais rien ne pourra compenser ce qu’il a subi. Alors que la communauté internationale se réjouit de son expulsion, il est essentiel qu’elle n’oublie pas le calvaire que continuent de vivre Baher Mohamed et Mohamed Fahmy, qui sont toujours derrière les barreaux de la prison de Tora, au Caire », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

L’Australien Peter Greste et l’Égypto-canadien Mohamed Fahmy avaient demandé à être expulsés au titre d’une nouvelle loi égyptienne prévoyant le renvoi de ressortissants étrangers dans leur pays d’origine afin qu’ils y soient jugés ou y purgent leur peine dans des affaires où l’« intérêt supérieur de l’État » prévaut. L’arrestation des trois hommes avait suscité un tollé dans le monde entier.

Les condamnations des trois hommes avaient été annulées par la Cour de cassation le 1er janvier 2015, pour des raisons de procédure, mais ils étaient maintenus en détention dans l’attente de leur nouveau procès. Ils purgeaient chacun une peine de sept années d’emprisonnement pour diffusion de « fausses informations » et soutien aux Frères musulmans, organisation interdite.

Baher Mohamed est père de trois jeunes enfants. Il n’a pu assister à la naissance du petit dernier, en août 2014, car il était en prison.

Mohamed Fahmy possède la double nationalité égyptienne et canadienne, et on espère qu’il pourra être renvoyé au Canada.

« Ils doivent tous les trois répondre d’accusations forgées de toutes pièces et ont été jugés dans le cadre d’un procès grotesque, entaché d’irrégularités. Le maintien en détention de Baher Mohamed et de Mohamed Fahmy est complètement injuste et injustifié », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

L’annonce de l’expulsion de Peter Greste est intervenue plusieurs semaines après que l’Égypte et le Qatar, qu’une vive querelle opposait, se sont réconciliés.

« Il est devenu de plus en plus évident que les journalistes ont été pris en otage d’un différend politique opposant les autorités égyptiennes et le gouvernement qatarien, propriétaire du réseau Al Jazira. Il est inacceptable qu’on ait fait si peu de cas de la vie de ces hommes », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

Amnesty International continue de demander l’abandon des charges retenues contre les trois hommes.

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