L’édito : « Faire élire les droits humains » Par Carine Thibaut, directrice d’Amnesty International Belgique Francophone

Ce 9 juin, nous allons voter. Ce sera la « mère » des élections, comme on la nomme parfois, car nous voterons pour les niveaux fédéral, régional et européen – ainsi que pour le niveau communal, en octobre. Et c’est un euphémisme de dire que le contexte actuel ne pousse guère à l’optimisme.

De nombreux pays européens voient une percée sans précédent de l’extrême droite. C’est ainsi que le Parlement européen pourrait porter en son sein le groupe d’extrême droite le plus large de son histoire. Et la Belgique n’est pas épargnée.

Amnesty International est certes une organisation impartiale, mais cela ne nous empêche pas d’envisager les dangers qu’une telle situation ferait peser sur le respect de l’État de droit et des droits humains. Nous ne perdons pas non plus de vue que, au sortir de cette législature, le bulletin de la Belgique en la matière est loin d’être resplendissant. Des milliers de décisions de justice ont reconnu que nos autorités ne respectaient pas leurs obligations en ce qui concerne l’accueil des demandeur·euse·s d’asile. Des décisions qui n’ont rencontré que l’indifférence de ces mêmes autorités, avec pour conséquence concrète de condamner à la rue plus de 2000 personnes en quête de protection internationale.

Et que dire de la situation internationale… Des violations massives des droits humains se multiplient dans des conflits meurtriers à Gaza, en République démocratique du Congo, en Ukraine, etc. En Iran, comme dans d’autres régions du monde, des défenseur·e·s des droits humains sont persécuté·e·s, emprisonné·e·s, voire assassiné·e·s. Pour empêcher ces violations, crimes et atrocités, la Belgique peut jouer un vrai rôle, notamment diplomatique.

Alors que la campagne électorale bat son plein, Amnesty International a pris le parti de porter en son cœur des questions essentielles qui demeurent oubliées des plateaux ou se voient carrément attaquées au profit de visions restrictives, voire toxiques. Il s’agit notamment des droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, du climat, du droit de protester et, bien entendu, de la migration. Les demandes que nous adresserons aux différents partis seront claires et chevillées à un principe fondamental : le respect des droits humains et de l’État de droit, ici et partout dans le monde.

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit