3.6. L’importance de l’éducation.

3. 6. L’importance de l’éducation

Dans la plupart des pays en développement, beaucoup mois de filles vont à l’école que les garçons. Dans le monde, une femme sur trois ne sait ni lire, ni écrire. Les chiffres sont de un sur cinq chez les hommes. Pourquoi cette différence ? Dès leur plus jeune âge, les filles assument une part importante des responsabilités de la maison. Dans de nombreux cas, la fille quittera sa famille pour se marier. Par conséquent, s’ils sont pauvres, les parents ne voudront pas dépenser pour sa scolarisation à leurs yeux inutile. C’est ce qui explique que, dès l’école primaire, on remarque dans les pays en voie de développement une grande différence entre filles et garçons dans la fréquentation scolaire.

STEREOTYPES (opinion toute faite, cliché)

  “ La scolarisation des filles ne sert à rien, leur place est avant tout au foyer et non au travail car leurs capacités intellectuelles sont plus restreintes que celles des garçons ”.

  “ La fille est destinée au mariage, aller trop longtemps à l’école pour une fille diminue ses chances de mariage”.

  “ Les études rendent la femme insoumise et arrogante”.

  “ La fille est par nature moins intelligente que l’homme”.

Ces stéréotypes existent sous d’autres formes dans les pays européens, notamment à travers les qualités que l’on attribue souvent aux sexes : pour les filles, la gentillesse, la douceur, la soumission. Pour les garçons, la force, l’autonomie, l’indépendance, la domination. Ce type de stéréotypes influence souvent le choix des études.

Choix des études

Selon les clichés les plus répandus, les femmes seraient plus tournées vers les professions liées au contact humain (infirmières, gardiennes d’enfants, institutrices,...) tandis que les hommes seraient plus attirés par le pouvoir (politique, police, armée, chasse,...). Mais faut-il accepter ce genre d’idées toutes faites ? Pourquoi les hommes n’auraient-ils pas droit à la tendresse, à l’émotion, à l’éducation ou aux tâches ménagères ? Et pourquoi les femmes ne pourraient-elles pas diriger des grandes industries, s’occuper de la vie politique et de la sécurité ?
Sommes-nous enfermés dans “une nature”, comme les animaux, ou sommes nous vraiment libres de faire un choix dans notre vie ?

On retrouve les mêmes stéréotypes dans les jouets que l’on offre aux enfants (voir plus loin le chapitre sur l’image de la femme).

Pour en savoir plus :

  Ensemble... Offrons un avenir à l’égalité : brochure éditée par la Direction de l’Egalité des chances de la Communauté Française contenant un grand nombre de références et d’exemples de leçons sur le thème de l’égalité entre filles et garçons à l’école. Disponible gratuitement au 0800/20 000 ou en envoyant un courriel à la Direction de l’Egalité des Chances, egalite@cfwb.be

  Jacques CORNET, E qwé les mecs ! Oufti les filles ! , Recherche sur les inégalités filles-garçons à l’école, ChanGements pour l’Egalité, , juin 2004.
www.changement-egalite.be/article.php3?id_article=454

  Qu’en est-il de l’égalité des chances entre filles et garçons dans notre système éducatif ? Conseil de l’Education et de la Formation, Avis n°65 de 1999,

  Les filles à l’école : ça vous est égal ?, Chronique féministe, n°24, septembre-octobre, 1987.

  Matheuses, Chronique féministe, n°42, janvier-février,1992.

  Enseignement : égalité et mixité, Chronique féministe, n°53, août-septembre, 1994.

  CRABBE B. et ale., Les femmes dans les livres scolaires, Maraca, Liège, Bruxelles, 1985.

  DERRICHE O. et al. L’école au féminin, Université des femmes., 1991.

La violence à l’école

En 2003, la France fut le théâtre de plusieurs marches répondant à l’appel de femmes des banlieues, sous le cri “ ni putes, ni soumises ”. Parmi les éléments moteurs de la mobilisation : le constat de la difficulté d’être fille dans certains quartiers aujourd’hui. Par ailleurs, le ministre français délégué à l’Enseignement scolaire, Xavier Darcos, constatait l’augmentation du nombre de “ cas d’actes graves de violences sexuelles ” dans les établissements scolaires français. Ces problèmes de soumission, de virginité exigée, de violences sexuelles, nombre d’associations les constatent également en Belgique et s’investissent entre autres pour l’éducation au respect particulièrement dans le domaine de la vie sexuelle et affective.
Une étude française a montré que les filles et les garçons sont inégaux face à la violence : les filles disent subir surtout des violences sexuelles et verbales, tandis que les garçons sont surtout concernés par le racket et les agressions physiques. La violence n’apparaît pas tout à coup, elle est souvent le prolongement de remarques, d’insultes, de mauvaises blagues... De nos jours, pour éviter d’être victimes de violences et de peur que les garçons ne les respectent pas, certaines filles n’osent plus s’habiller à leur goût. Et, de même, il peut arriver que des garçons n’osent pas avouer leur tendresse ou montrer de la gentillesse en public de peur d’être jugés comme faibles et d’être méprisés ! Cependant les violences verbales sexistes et homophobes restent rangées dans la catégorie des incivilités, au même titre que les chahuts et les moqueries. Elles sont jusqu’à présent bien davantage tolérées, au nom du “parler jeune” des adolescent[e]s, que les insultes racistes qui, elles, provoquent l’indignation.

Une récente étude sur la violence à l’école secondaire en Communauté Française menée par l’UCL et l’ULG confirme le fait que la grande majorité des élèves qui se disent victimes de violences à l’école sont des garçons. Les filles sont surtout victimes de violences verbales, mais comme il est dit plus haut, ce type de violence a tendance a être banalisé.

Il semble que la violence touchant les jeunes filles se passe plutôt en dehors de l’école. Ainsi, selon une étude de 1994 (France, mais chiffres comparables ici) : 13 % des filles âgées de 13 à 17 ans ont subi un rapport sexuel forcé, la proportion montant à 3 sur 10 dans l’enseignement technique. Plus de 10 % des femmes âgées de 20 à 59 ans déclarent avoir subi des violences sexuelles. Il n’est déposé une plainte que pour 9 ou 10 viols collectifs. En France, on a constaté que les plus jeunes femmes (de 20/24 ans) sont deux fois plus touchées que leurs aînées.

Sources :

  brochures “La violence nuit gravement à l’amour”, “Femmes/Hommes dans le monde” et “Ensemble... Offrons un avenir à l’égalité” éditées par la Communauté française.

  Enquête de victimation sur la violence dans l’enseignement secondaire de la Communauté française de Belgique, Rapport de recherche, octobre 2003.

Pour en savoir plus :

  sites internet sur la violence à l’école :
http://www.coe.int/T/F/Com/Dossiers/Themes/violence-ecole/default.asp

  site du Conseil de l’Europe sur la violence à l’école, avec beaucoup de liens et de documents :

  un site fait par des jeunes pour des jeunes en anglais. Très bien fait : http://www.teenrelationships.org/

  un site sur la violence à l’école aux USA : http://www.svrc.net/

DÉBAT

Dans votre école, existe-t-il de la violence spécifique à l’égard des filles ? Lesquelles ? Que faire pour les éviter ?

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