Asie du Sud, L’effet du changement climatique sur la qualité de l’air nécessite une coopération internationale urgente

Homme portant un masque à cause de la pollution

Un nouveau rapport désigne trois pays d’Asie du Sud – le Bangladesh, le Pakistan et l’Inde – comme étant ceux où la qualité de l’air est la plus mauvaise à l’échelle mondiale, dans un contexte où l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a lancé une « alerte rouge » au sujet des indicateurs du réchauffement planétaire.

« L’“alerte rouge” concernant le climat, à laquelle s’ajoute l’exposition prolongée à un air toxique dans de nombreuses parties de l’Asie du Sud, illustre les risques que l’accélération du dérèglement climatique présente pour la vie et la santé de plus d’un milliard de personnes. Peu d’actions concertées visant à résoudre ce problème – imputable en grande partie à l’usage de combustibles fossiles – ont été entreprises, tant par les pays concernés que par les producteurs tirant d’importants revenus de ces substances, lesquels prévoient même d’accroître la production [1] au lieu de la réduire, a déclaré Ann Harrison, conseillère sur le climat à Amnesty International.

« Nous appelons de nouveau les pays d’Asie du Sud concernés à établir et mettre en œuvre de toute urgence un plan d’action transfrontalier de lutte contre la pollution et la communauté internationale, en particulier les émetteurs historiques qui portent la principale responsabilité dans le changement climatique et les autres acteurs en capacité de le faire, y compris les pays producteurs de combustibles fossiles à revenu élevé, à mettre à disposition des fonds suffisants pour aider les pays à s’adapter au changement climatique ainsi que pour rendre opérationnel et approvisionner le fonds relatif aux pertes et préjudices cette année.

« Cela est essentiel pour protéger la santé publique et les droits humains dans des pays qui subissent déjà les ravages du changement climatique, lesquels sont appelés à s’aggraver. L’abandon total, rapide et équitable des combustibles fossiles, moyennant un financement suffisant, qui doit s’accompagner d’une transition juste, équitable et conforme aux droits fondamentaux vers des énergies renouvelables, au profit de tous et toutes, ne saurait être repoussé davantage. »

Complément d’information

La qualité de l’air en Asie du Sud est un sujet particulièrement préoccupant : 29 des 30 villes les plus polluées se trouvent en Inde, au Pakistan ou au Bangladesh. En 2023, les indicateurs de dangerosité relatifs à la qualité de l’air au Bangladesh étaient en moyenne près de 16 fois supérieurs aux chiffres recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui en faisait le pays le plus pollué au monde. Le Pakistan et l’Inde suivaient de près, ce dernier pays occupant neuf des 10 premières places s’agissant des villes les plus polluées. De nombreuses villes du Népal figuraient également en haut du classement, selon le rapport d’IQAir [2], qui surveille la qualité de l’air dans le monde entier. Ce rapport a également mis en lumière l’absence de stations de suivi de la qualité de l’air dans plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et du Moyen-Orient.

Le changement climatique et la qualité de l’air sont inextricablement liés [3], car ce sont les mêmes polluants qui causent le changement climatique et qui dégradent la qualité de l’air, ce qui menace les droits des personnes à la vie, à la santé et à un environnement propre, sain et durable. Les effets de la pollution de l’air sont également accentués par la hausse des températures. Dans son nouveau rapport sur l’état du climat mondial [4], l’OMM a émis une « alerte rouge » et confirmé que 2023 avait été de loin l’année la plus chaude jamais enregistrée.

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