Libye. La communauté internationale doit augmenter sans attendre l’aide à Misratah

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

19 avril 2011

La communauté internationale doit immédiatement augmenter l’aide humanitaire apportée à Misratah, a déclaré Amnesty International mardi 19 avril, alors que beaucoup d’habitants de cette ville libyenne étaient toujours privés de communications, d’électricité et d’eau.

Misratah est assiégée depuis plusieurs semaines par les forces fidèles au colonel Kadhafi, qui ont coupé l’électricité et l’eau dans certaines parties des villes qui leur résistent.


« Les personnes sous le feu à Misratah sont prises dans ce qui devient rapidement une véritable crise humanitaire
, a souligné Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Alors que le gouvernement du colonel Kadhafi promet publiquement d’autoriser l’accès de l’aide humanitaire, ses forces ne cessent de pilonner la zone portuaire de Misratah au moyen d’armes frappant sans discrimination, qui aggravent le nombre de victimes civiles. Leur assaut contre cette ville se poursuit et elles n’ont pris aucune mesure pour permettre aux civils de s’échapper. »

« Bien que les Nations unies aient obtenu l’autorisation d’enquêter sur place, leur équipe risque de ne pas arriver à Misratah avant plusieurs jours, et nous savons déjà combien les conditions sont désastreuses dans cette ville. Ses habitants ont besoin d’aide de toute urgence, et ils en ont besoin maintenant. »

Les autorités libyennes ont coupé tous les réseaux de communications, si bien que les habitants de Misratah sont dans l’incapacité d’entrer en contact entre eux et avec le monde extérieur.

De longues files d’attente pour acheter du pain et de l’essence se forment tandis que les réserves s’amenuisent.

Bien que le gouvernement libyen ait assuré lundi 18 avril qu’un couloir humanitaire serait créé, la poursuite des combats à Misratah empêche l’acheminement de l’aide médicale et alimentaire absolument nécessaire et l’évacuation en toute sécurité des blessés et des milliers de travailleurs étrangers qui restent dans la zone portuaire en attendant de pouvoir partir.

Amnesty International appelle toutes les parties au conflit, y compris l’OTAN, à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre en place un couloir humanitaire efficace et exhorte les autorités locales qui dirigent l’opposition au colonel Kadhafi à Misratah à faire de l’évacuation des civils blessés une priorité.

« La situation médicale est critique et empire encore, avec de graves pénuries de médicaments, de matériel hospitalier et de groupes électrogènes. Des milliers de personnes ont été blessées et l’eau potable se fait rare », a ajouté Malcolm Smart.

Le gouvernement du Royaume-Uni a pris une initiative positive en indiquant qu’il financerait davantage d’évacuations par bateau depuis Misratah. Amnesty International engage les autres États à envoyer du matériel médical, de la nourriture, du matériel de communication et des groupes électrogènes de secours à la population civile.

La bataille pour cette ville a déplacé des milliers d’habitants, dont beaucoup ont fui leur domicile avec seulement leurs vêtements sur le dos. Leur sécurité est constamment menacée par les tirs de roquettes et de mortier des troupes du gouvernement libyen, qui emploient également des bombes à sous-munitions contre des zones civiles.

« Au vu de ses antécédents à ce jour, les assurances données publiquement par le gouvernement libyen, selon lesquelles il coopérera pour protéger les civils, sonnent faux et manquent de crédibilité. Nous ne pouvons pas nous y fier. La communauté internationale doit faire tout ce qu’elle peut maintenant, vraiment de toute urgence, pour fournir davantage d’aide humanitaire aux habitants de Misratah et assurer la protection des civils sur place », a conclu Malcolm Smart.

Un délégué d’Amnesty International est à Misratah depuis le 14 avril.

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