CUBA



République de Cuba
CAPITALE : La Havane
SUPERFICIE : 110 860 km²
POPULATION : 11,3 millions
CHEF DE L’ÉTAT et du GOUVERNEMENT : Fidel Castro
PEINE DE MORT : maintenue
COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Statut de Rome non signé
CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifiée avec réserves
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR LES FEMMES : signé

Les restrictions à la liberté d’expression, d’association et de mouvement demeuraient un sujet de préoccupation majeur. Environ 70 prisonniers d’opinion étaient toujours incarcérés. Cette année encore, l’embargo des États-Unis a eu des effets négatifs sur les droits humains dans le pays. La situation économique s’est dégradée et les pouvoirs publics ont tenté de mettre fin à l’entreprenariat privé. Plus de 30 prisonniers se trouvaient encore dans le quartier des condamnés à mort ; aucune exécution n’a eu lieu.

Contexte

Au niveau international, la préoccupation suscitée par l’absence de progrès dans le domaine des droits civils et politiques n’a cessé de croître. En avril, dans un contexte fortement influencé par des enjeux politiques, la Commission des droits de l’homme [ONU] a une fois encore condamné le bilan cubain en matière de droits humains.
Les autorités ont maintenu sous étroite surveillance ceux qui se montraient critiques à l’égard du régime, et elles ont gardé en détention plusieurs défenseurs des droits humains et opposants politiques. En mai, toutefois, l’Asamblea para promover la sociedad civil (Assemblée pour la promotion de la société civile), une coalition de plus de 350 organisations non gouvernementales (ONG) indépendantes, a organisé le plus grand rassemblement d’opposants jamais observé à Cuba.
Les pouvoirs publics ont lancé une grande campagne de lutte contre l’économie informelle et contre la corruption généralisée dans le secteur public.

Prisonniers d’opinion

Les arrestations pour délit d’opinion ont continué et des personnes ayant exprimé leur point de vue, même de manière pacifique, ont été condamnées. Un certain nombre de détenus ont été libérés pour raisons de santé.
René Gómez Manzano et César López Rodríguez figuraient parmi les personnes qui ont été arrêtées à La Havane pour avoir participé à une manifestation antigouvernementale pacifique le 22 juillet. De même que huit autres personnes, le premier, membre de l’Assemblée pour la promotion de la société civile, a été maintenu en détention dans l’attente de son procès.
Le 13 juillet, une vingtaine de personnes ont été interpellées lors d’une cérémonie pacifique organisée à La Havane pour commémorer le naufrage du remorqueur 13 de Marzo : en 1994, environ 35 personnes avaient péri en tentant de fuir Cuba à bord de cette embarcation qui aurait été éperonnée par les autorités cubaines. Six d’entre elles sont restées en détention sans inculpation et une autre a été condamnée à un an d’emprisonnement pour « dangerosité prédélictuelle », définie comme la « propension particulière d’une personne à commettre des délits, attestée par une conduite en contradiction évidente avec les normes de la morale socialiste ».
Le 1er décembre, le prisonnier d’opinion Mario Enrique Mayo Hernández, condamné à vingt ans de détention en 2003, a bénéficié d’une libération conditionnelle pour raisons de santé.

Restrictions à la liberté d’expression, d’association et de mouvement

Des militants des droits humains, des opposants politiques et des syndicalistes ont été la cible d’actes de harcèlement et d’intimidation souvent imputables aux Brigades d’intervention rapide, des groupes quasiment officiels qui auraient agi en collusion avec des membres des forces de sécurité.
Cette année encore, la liberté d’expression et d’association a été visée. Tous les médias autorisés étaient sous le contrôle des autorités et les médias indépendants demeuraient interdits. Les journalistes indépendants qui publiaient des articles à l’étranger s’exposaient à des manœuvres d’intimidation et de harcèlement, et pouvaient être emprisonnés. Les défenseurs des droits humains risquaient eux aussi de faire l’objet d’actes d’intimidation et d’être arêtes arbitrairement ou pour des motifs politiques.
Les lois relatives à la diffamation, à la sûreté nationale et au trouble à l’ordre public, invoquées pour arrêter et emprisonner les journalistes, n’étaient pas conformes aux normes internationales. Selon l’ONG internationale Reporters sans frontières, 24 journalistes étaient en prison à la fin de 2005.
Oscar Mario González Pérez, journaliste indépendant, a été arrêté le 22 juillet après avoir couvert une manifestation. Il est resté en détention sans être inculpé.
En 2005, des restrictions étaient encore imposes aux opposants tentant de se rendre à l’étranger.
Miguel Sigler Amaya, membre du Movimiento Opción Alternativa (Mouvement d’option alternative), non officiel, et sa famille ont été arrêtés et places en détention à l’aéroport international de La Havane alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer dans un avion à destination des États-Unis, dûment munis des visas de réfugiés nécessaires à leur sortie du pays. Ils ont été remis en liberté plusieurs jours plus tard et sont finalement partis de Cuba le 5 octobre. Guido et Ariel, deux frères de Miguel Sigler Amaya et tous deux prisonniers d’opinion, continuaient de purger des peines de vingt et vingt-cinq ans d’emprisonnement respectivement.
En décembre, des représentantes de Las Damas de Blanco (Les Dames en blanc), un groupe de parentes de prisonniers qui, depuis mars 2003, manifestent chaque dimanche pour demander la libération de leurs maris, de leurs frères ou de leurs fils, se sont vu refuser l’autorisation de se rendre à Strasbourg pour y recevoir le prix Sakharov de la liberté de pensée, décerné par le Parlement européen.

Autres documents d’Amnesty International

 Cuba : Prisoners of conscience — 71 longing for freedom (AMR 25/002/2005).

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