Amnesty rejette fermement l’accusation de « censure »



Bruxelles, le 3 mars 2006/ Dans une interview accordée au journal Le Soir de ce jour, et repris en partie par l’agence Belga, Mme Sophie Flamand, employée de Wolu-Culture, affirme qu’Amnesty International Belgique veut « censurer » une planche du dessinateur Dany, dans le cadre d’un album de bandes dessinées collectif sur le thème de la violence faites aux femmes dans le cadre familial.

« Lorsque le projet final nous a été proposé mi-février, nous avons découvert qu’une planche de Dany avait été sélectionnée dans le cadre du projet, rappelle Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique. Cette planche nous a semblé ne pas cadrer avec la thématique générale de l’album, du moins sans un texte l’accompagnant et expliquant combien le sexisme est à la base de la violence conjugale et doit être combattu. Nous étions arrivés à un accord avec Mme Flamand sur cette formule. Il se trouve que le texte proposé ne répond pas à l’objectif, et nous l’avons signalé à Mme Flamand. ».

« Nous avons été surpris par le communiqué de Mme Flamand car, pour nous, les portes de la discussion étaient toujours ouvertes, poursuit le directeur de l’organisation. Il est abusif - et insultant- de parler de censure ; chacun comprendra que lorsque l’on veut réaliser un album avec des objectifs pédagogiques, tout ne fasse pas farine au moulin, et que des choix éditoriaux peuvent et doivent être faits. Nous menons une campagne contre les violences conjugales et ses causes ; nous soutenons également des campagnes d’autres organisations qui luttent contre le sexisme (qui n’a rien à voir avec le fait de dessiner une femme nue ou pas, bien entendu) : nous devons être cohérents avec nous-mêmes et les objectifs que nous poursuivons, et respecter les milliers de membres et de militants qui nous font confiance. Nous sommes comptables devant eux.
Par ailleurs, la planche de Dany a déjà fait l’objet de publications précédentes, et est donc accessible largement à qui veut la lire.
Nous regrettons profondément tout ceci, surtout pour les auteurs qui ont travaillé sur le sujet (et qui ne partagent pas tous les convictions de Mme Flamand) et fourni une contribution que nous apprécions hautement. Nous espérons que ce travail ne sera pas perdu. Pour nous, conclut Philippe Hensmans, la porte est toujours ouverte ; mais le cas échéant, si une autre organisation souhaite reprendre le flambeau, nous serions heureux que cela l’aide. »

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