Vénézuela

République bolivarienne du Vénézuéla
CAPITALE : Caracas
SUPERFICIE : 912 050 km²
POPULATION : 26,2 millions
CHEF DE L’ÉTAT et du GOUVERNEMENT : Hugo Chávez Frías
PEINE DE MORT : abolie
COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Statut de Rome ratifié
CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifiée avec réserves
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifié

La radicalisation de la vie politique a continué de déstabiliser le Vénézuéla. De violents affrontements ont eu lieu dans tout le pays entre des sympathisants de l’opposition et les forces de sécurité, faisant de très nombreux morts et blessés. Des centaines de personnes ont été arrêtées sur fond d’allégations de recours excessif à la force, d’actes de torture et de mauvais traitements. Des informations ont fait état d’exécutions illégales de suspects de droit commun. Des proches de victimes et des témoins de ces agissements ont été menacés et intimidés. Le manque d’indépendance des autorités judiciaires demeurait un motif de préoccupation. Des manœuvres visant à saper la légitimité de l’action des défenseurs des droits humains ont été entreprises.

Contexte
En août, le président a remporté un référendum organisé pour décider s’il devait rester encore deux ans au pouvoir afin d’arriver au terme de son mandat de six ans. Malgré les allégations de fraude électorale formulées par l’opposition, les observateurs internationaux et les autorités électorales ont confirmé la légitimité du résultat. Après ce référendum, les violents affrontements entre opposants et sympathisants du gouvernement se sont apaisés. Toutefois, en novembre, le procureur qui dirigeait l’enquête sur la tentative avortée de coup d’État de 2002 a été tué dans un attentat à la voiture piégée à Caracas, ce qui a fait craindre une recrudescence des troubles dans le pays.
À l’issue des élections locales qui se sont tenues fin octobre, le parti au pouvoir contrôlait la capitale et la majorité des États.
Une centaine de paramilitaires colombiens présumés ont été arrêtés en mai. Les poursuites judiciaires engagées contre eux pour complot en vue de renverser le gouvernement étaient toujours en cours à la fin de l’année.

Atteintes aux droits humains commises au cours de manifestations
Les manifestations antigouvernementales qui ont eu lieu dans tout le pays en février et en mars ont fait au moins 14 morts et 200 blessés. Plusieurs personnes arrêtées ont été maltraitées et certaines torturées par des agents des forces de sécurité. Les enquêtes ouvertes sur ces agissements n’ont progressé que lentement et n’ont pas été conduites de manière appropriée, en raison semble-t-il du manque d’impartialité de la police et des autorités judiciaires.
Carlos Eduardo Izcaray a déclaré qu’alors qu’il assistait à une manifestation à Caracas, le 1er mars, la situation est devenue de plus en plus explosive. Lorsqu’il a tenté de quitter les lieux, il a été interpellé avec d’autres personnes par des agents de la Garde nationale, qui l’ont roué de coups et menacé de mort dans le but de lui faire avouer qu’il avait pris part à des violences. Après avoir été libéré sans inculpation, il a déposé une plainte auprès du Bureau du procureur général.

Brutalités policières
Selon des informations persistantes, des suspects de droit commun ont été illégalement tués par des policiers. Dans plusieurs cas, les témoins ou les proches ayant dénoncé ces pratiques ont été menacés ou agressés. Aucune protection efficace ne leur a été accordée, malgré les appels que la Cour interaméricaine des droits de l’homme a adressés en ce sens aux autorités.
Luis Barrios a été tué en septembre, victime semble-t-il d’agents de la police de l’État d’Aragua. Deux jours auparavant, des policiers lui auraient indiqué qu’il devait s’attendre à recevoir la visite d’hommes encagoulés. Son frère, Narciso Barrios, aurait été tué par la police en 2003. Depuis lors, la famille Barrios avait été la cible de menaces, de manœuvres d’intimidation et d’actes de harcèlement dans sa quête de justice.
En juillet, des hommes armés non identifiés ont blessé Mariela Mendoza alors qu’elle se trouvait devant chez elle, dans le secteur de Baraure de Araure (État de Portuguesa). Elle avait été témoin de la mort de ses trois frères, attribuée à des policiers, et avait reçu des menaces de mort quelques jours avant son agression.

Égalité d’accès à la justice
Le manque d’impartialité et d’indépendance du système judiciaire a constitué un motif d’inquiétude persistant, en particulier dans le contexte de la radicalisation de la vie politique. L’incapacité de la justice à garantir une réaction impartiale et efficace aux atteintes aux droits fondamentaux a menacé la crédibilité de l’appareil judiciaire, du parquet et du médiateur des droits humains.
D’aucuns craignaient également que certains projets de réforme législative ne portent atteinte aux droits à la liberté d’expression et d’association.

Défenseurs des droits humains
Au début de l’année, le président Hugo Chávez a laissé entendre que les activités des organisations de défense des droits humains visaient à alimenter les troubles politiques. Ces allégations ont mis sérieusement en danger les membres de ces organisations, les exposant notamment à des menaces et à des actes d’intimidation.
En mai, la présidente du Comité de Familiares de Víctimas del 27 de febrero (COFAVIC, Comité des parents des victimes des événements du 27 février), Liliana Ortega, et d’autres membres de cette organisation de défense des droits humains ont été la cible de menaces et de manœuvres d’intimidation dans une série de tracts visant l’organisation. Ces tracts contenaient des menaces de mort contre Liliana Ortega et des insultes.

Autres documents d’Amnesty International
. Venezuela : Human rights under threat (AMR 53/005/2004).
. Vénézuéla. Les droits humains menaces (AMR 53/008/2004).

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