La Russie doit mettre fin aux persécutions exercées contre les militants des droits humains

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI -
8 décembre 2009

Les autorités russes doivent cesser de persécuter les défenseurs des droits humains ; elles doivent plutôt s’employer à enquêter pour trouver les responsables quand des défenseurs sont assassinés, a déclaré Amnesty International à l’approche de la Journée des droits de l’homme.

« Les autorités russes continuent de ne pas respecter ni protéger le travail des défenseurs des droits humains, qui est indispensable au bon fonctionnement d’une société, et ce, en violation de leurs obligations internationales. Cette attitude met en outre en danger la vie des défenseurs », a indiqué Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Amnesty International appelle à la remise en liberté sous caution immédiate d’Alexeï Sokolov, responsable d’une organisation non gouvernementale (ONG) russe qui fait campagne contre l’utilisation de la torture et des autres formes de mauvais traitements dans les lieux de détention.

Alexeï Sokolov enquêtait par ailleurs sur des actes de corruption présumés mettant en cause des représentants des organes responsables de l’application des lois. Il a été arrêté en mai 2009 parce qu’il était soupçonné d’avoir participé à un vol qualifié commis en 2004.

Amnesty International estime que cet homme est peut-être un prisonnier d’opinion dans la mesure où il pourrait avoir fait l’objet de poursuites en raison de ses activités pourtant légales, et craint qu’il ne bénéficie pas d’un procès équitable.

Oleg Orlov, responsable de l’ONG de défense des droits humains Memorial, pourrait également être un prisonnier d’opinion s’il est emprisonné parce qu’il a été accusé de diffamation à la suite d’une déclaration qu’il a faite après la mort de la militante Natalia Estemirova et dans laquelle il faisait référence au président tchétchène Ramzan Kadyrov.

« Les représentants des pouvoirs publics doivent s’attendre à voir leurs actes examinés de près ; ils doivent assumer leurs responsabilités pour leurs agissements et leurs déclarations, a souligné Nicola Duckworth.

« Le droit à la liberté d’expression peut être restreint par la loi, mais la persécution exercée contre Oleg Orlov porte atteinte à ce droit de manière totalement disproportionnée. »

Oleg Orlov a déjà été condamné à une amende pour diffamation en raison de cette même déclaration.

« Ces cas récents sont représentatifs du climat dans lequel de nombreux défenseurs des droits humains doivent travailler en Russie. Ils montrent jusqu’où les autorités sont prêtes à aller pour étouffer les critiques exprimées par les défenseurs des droits humains à leur égard, a ajouté Nicola Duckworth.

« Pour l’heure, les meurtres de défenseurs tels que Natalia Estemirova et Zarema Sadoulaïeva, qui travaillaient toutes deux en Tchétchénie, n’ont toujours pas été élucidés. »

Le 31 octobre, Zarema Gaïsanova, membre du personnel d’une organisation humanitaire, a été enlevée à son domicile à Grozny au moment où avait lieu une opération de sécurité apparemment supervisée dans le secteur par le président Kadyrov. Elle n’a depuis toujours pas réapparu et l’on éprouve de vives craintes pour sa sécurité.

« Les persécutions exercées contre les défenseurs des droits humains et les journalistes indépendants qui critiquent les autorités constituent des actes de harcèlement et vont à l’encontre des engagements que la Russie a pris en devenant partie à des traités internationaux relatifs aux droits humains. »

« Nous voulons que les autorités russes s’engagent réellement et fermement à mettre fin aux attaques contre les défenseurs des droits humains et les travailleurs humanitaires. Il leur est possible, à condition qu’elles en aient la volonté politique, de créer un climat où les responsables de tels actes sont déférés à la justice. »

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