Zimbabwe. Amnesty International demande que la police fasse preuve de modération lors des manifestations à venir

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

Alors que la foule se rassemble aux environs de Harare pour manifester contre le gouvernement du Zimbabwe, Amnesty International appelle les autorités du pays à faire en sorte que les manifestants pacifiques puissent exprimer leurs opinions librement.
Un témoin a déclaré à l’organisation qu’il avait vu des policiers agresser et précipiter dans un véhicule de la police des sympathisants du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) qui se rendaient sur les lieux de la manifestation.

« Le chef de la police, Augustine Chihuri, doit veiller à ce que les agents sous ses ordres fassent preuve de modération lors des manifestations, a déclaré Simeon Mawanza, responsable des recherches sur le Zimbabwe à Amnesty International, de retour d’une mission dans le pays.
Le fait qu’il y ait déjà eu des agressions et trois arrestations, dont celle d’un des dirigeants des manifestations prévues, est particulièrement préoccupant
. »

Morgan Tsvangirai, dirigeant de l’une des factions du MDC, a été arrêté chez lui ce mercredi 23 janvier vers 4 heures du matin par des agents de la célèbre unité Law and Order de la police nationale. Il a été détenu pendant environ quatre heures avant d’être libéré sans avoir été inculpé. Deux autres responsables du MDC ont également été détenus pendant une courte période.
La police a annoncé que la manifestation prévue avait été interdite lundi, alors qu’elle avait été autorisée il y a deux semaines.

Selon les dernières informations en provenance de Harare, le MDC a fait appel de l’interdiction et le tribunal de première instance a statué que les manifestants ne pourraient pas manifester à Harare mais qu’ils étaient autorisés à se réunir au Stade Glamis, juste à la sortie de la ville. C’est vers cet endroit que les manifestants sont en train de se rendre.
« Nous sommes vivement préoccupés par les manœuvres de harcèlement et d’intimidation auxquelles le gouvernement du Zimbabwe continue de soumettre les dirigeants du MDC », a commenté Simeon Mawanza. « Il faut que le gouvernement autorise les mouvements de protestation non violents et assure la sécurité des manifestants pacifiques ainsi que celle de toutes les personnes placées en garde à vue. »

La dernière fois que Morgan Tsvangirai et une cinquantaine d’autres membres du MDC et de la société civile ont été arrêtés (le 11 mars 2007), ils ont été roués de coups. Certains d’entre eux ont été torturés.

« La police a arrêté et brutalisé à maintes reprises des défenseurs des droits humains et des militants du MDC lors de manifestations pacifiques, a indiqué Simeon Mawanza. Les détenus sont alors souvent maltraités et privés de nourriture, de soins et de l’assistance d’un avocat. Il faut mettre fin à ces pratiques. »

Amnesty International s’est également dite préoccupée par le fait que la police du Zimbabwe continue d’appliquer la Loi relative à l’ordre public et à la sécurité d’une manière partisane, en autorisant les membres de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF) à exercer pleinement leur droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques tout en restreignant strictement les activités du MDC, des défenseurs des droits humains et des personnes soupçonnées de s’opposer au président Robert Mugabe.

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