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Monsieur le Président,
Je vous écris afin de demander la libération immédiate et inconditionnelle du journaliste Qahraman Shukri, incarcéré depuis janvier 2021. À la suite de son arrestation, il a été victime d’une disparition forcée pendant plus de quatre mois. En juin 2021, le tribunal pénal de Dahuk l’a condamné à sept ans de prison, à l’issue d’un procès manifestement inique et secret. En octobre 2023, la Cour de cassation a confirmé sa déclaration de culpabilité et la sentence prononcée contre lui. Avant d’être arrêté, Qahraman Shukri avait critiqué dans le cadre de son travail de journaliste la gestion par les autorités kurdes de l’impact des frappes aériennes turques sur la population de la province de Sulaimaniyah, dans la région du Kurdistan d’Irak.
D’après la famille de Qahraman Shukri, le 27 janvier 2021, des membres de l’Asayish, principal organe de sécurité et de renseignement du gouvernement du Kurdistan irakien, ont effectué une descente dans leur maison familiale, dans la province de Dahuk. Après avoir fracassé la porte à coups de pied, ils ont tiré Qahraman Shukri du lit et l’ont emmené en détention. Il a été victime d’une disparition forcée pendant quatre mois, jusqu’à ce que sa famille reçoive un appel de l’Asayish l’informant qu’il était détenu à la prison de Zerka, à Dahuk. Lorsque sa famille lui a rendu visite pour la première fois en mai 2021, Qahraman Shukri leur a dit que les forces de sécurité l’avaient roué de coups et qu’il avait avoué des crimes qu’il n’avait pas commis, parce qu’il était effrayé et voulait que les coups cessent. Il n’a pas pu bénéficier d’une assistance juridique pendant la durée de son interrogatoire et de l’enquête.
Les proches de Qahraman Shukri n’ont pas été informés du procès avant qu’il ne le leur dise lors d’une visite en prison. Le tribunal pénal de Dahuk l’a déclaré coupable d’avoir rejoint le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et espionné pour le compte de cette organisation, qui est engagée dans un conflit avec la Turquie et a des bases dans les régions septentrionales du Kurdistan irakien, et d’avoir échangé des documents avec ses membres.
Un avocat a été désigné pour le défendre lors de son procès devant le tribunal pénal de Dahuk ; Qahraman Shukri n’a pas été autorisé à choisir son propre avocat et n’a pas disposé du temps et des moyens nécessaires à la préparation de sa défense. Il a dit à son frère qu’il n’avait pas été informé de son procès avant d’être soudainement transféré à bord d’un véhicule de sécurité jusqu’au tribunal pénal de Dahuk. La Cour de cassation a confirmé le jugement le 12 octobre 2023 sur la base de ses « aveux » qui, selon son témoignage, lui ont été extorqués sous la contrainte.
Je vous prie instamment de libérer immédiatement et sans condition Qahraman Shukri, de respecter le droit à la liberté d’expression et de veiller à ce que les journalistes puissent faire leur travail librement sans craindre d’être arrêtés de manière arbitraire, poursuivis et incarcérés.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
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