Bangladesh, l’exécution de deux hommes témoigne d’un mépris total pour le droit à la vie

Bangladesh, l'exécution de deux hommes témoigne d'un mépris total pour le droit à la vie

En réaction à l’exécution nocturne de deux hommes condamnés à mort à la prison centrale de Rajshahi, au Bangladesh, Chiara Sangiorgio, spécialiste de la peine de mort à Amnesty International, a déclaré :

« Nous condamnons les récentes exécutions et le recours persistant à la peine de mort au Bangladesh. Cela témoigne du mépris flagrant pour le droit à la vie dont continue de faire preuve le gouvernement.

« La peine de mort n’est jamais la solution. Nous croyons qu’un État ne devrait pas avoir le droit d’ôter la vie à une personne au nom de la justice, ce que vient renforcer le nombre croissant de pays abolitionnistes à travers le monde. Quels que soient les crimes perpétrés, nul ne devrait subir ce châtiment des plus cruels, inhumains et dégradants. Il n’existe aucun élément convaincant prouvant que la peine de mort ait un effet dissuasif particulier.

« Amnesty International engage le gouvernement du Bangladesh à établir un moratoire officiel sur les exécutions, dans l’optique d’abolir la peine capitale dans le pays. Les autorités doivent réexaminer les cas de tous les détenu·e·s actuellement condamnés à mort, dans l’objectif de commuer ces peines ou de proposer aux condamnés un procès équitable sans que la peine capitale ne puisse être requise. Elles doivent aussi mettre toutes les lois et procédures judiciaires en conformité avec les garanties d’équité des procès. »

Complément d’information

D’après les informations parues dans les médias [1], les exécutions de Mia Mohammad Mohiuddin et Jahangir Alam ont eu lieu à 22h01, le 27 juillet 2023 à la prison centrale de Rajshahi. Tous deux avaient été déclarés coupables du meurtre du professeur Taher Ahmed à l’Université de Rajshahi en 2006.

Entre janvier 2018 et décembre 2022, Amnesty International a recensé au moins 13 exécutions au Bangladesh et 912 condamnations à mort prononcées par des tribunaux. À la connaissance de l’organisation, en décembre 2022, au moins 2 000 personnes étaient sous le coup d’une condamnation à mort. En février dernier, un autre homme a été exécuté [2] pour meurtre à la prison centrale de Kashimpur au Bangladesh.

Amnesty International s’oppose catégoriquement à la peine de mort dans tous les cas et en toutes circonstances. Nous publions chaque année un rapport dans lequel nous donnons des chiffres et analysons les tendances pour chaque pays. Le dernier rapport, Condamnations à mort et exécutions 2022, a été publié en mai 2023.

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