Kim Hye-young et trois autres membres de l’Alliance coréenne pour une réunification indépendante et la démocratie (CAIRD) sont accusés d’avoir enfreint l’article 7 de la Loi relative à la sécurité nationale, disposition formulée en termes vagues fréquemment utilisée par les autorités sud-coréennes pour placer en détention des personnes qui ne représentent aucune menace pour la sécurité. Cet article prévoit des sanctions pour quiconque « loue, promeut ou diffuse les activités d’une organisation antigouvernementale », qu’il soit membre ou non d’une entité ayant de tels objectifs. Néanmoins, les termes « louer » et « promouvoir » ne sont pas clairement définis dans la loi, ce qui facilite le recours arbitraire à l’article 7 à l’encontre des membres d’organisations comme la CAIRD, qui n’est pas forcément du même avis que le gouvernement quant à la manière de gérer les relations avec la Corée du Nord.
Le gouvernement sud-coréen affirme que les activités de la CAIRD enfreignent la Loi relative à la sécurité nationale. Le 22 décembre 2014, la police a perquisitionné le bureau de l’organisation et les domiciles de certains de ses membres, à la suite de quoi quelques militants, dont Kim Hye-young, ont organisé un sit-in, campant sur deux sites à Séoul du 8 janvier au 15 juillet 2015. Les manifestants ont ensuite été expulsés et sont entrés dans la clandestinité. Finalement, Kim Hye-young et trois autres membres du CAIRD ont été arrêtés et placés en détention à la suite d’une vaste opération de recherche menée au moyen d’équipements tels que la vidéosurveillance.
Actuellement, un responsable du centre de détention est présent lorsque Kim Hye-young reçoit la visite d’un professionnel de la santé extérieur à la prison, et observe tous les soins qui lui sont prodigués. Par ailleurs, cette femme n’est pas autorisée à sortir pour se rendre dans un hôpital psychiatrique. Pourtant, en vertu de la Loi sud-coréenne sur l’administration et le traitement des détenus dans les établissements pénitentiaires, les prisonniers ont le droit de recevoir des soins médicaux en dehors des lieux de détention si cela s’avère nécessaire. Ce texte prévoit également que le directeur de l’établissement carcéral doit prendre des dispositions pour permettre à ceux qui semblent souffrir de troubles mentaux de se faire soigner par un spécialiste.
Selon l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus tel que révisé en 2015 (Règles Mandela), les institutions pénales doivent fournir sans discrimination des soins médicaux adaptés aux prisonniers, ce qui inclut d’être envoyé dans un service de santé psychiatrique à des fins de diagnostic et de traitement le cas échéant. Par ailleurs, les prisonniers ayant besoin de soins spécifiques doivent être transférés dans des établissements spécialisés ou des hôpitaux civils. Seuls les professionnels de la santé concernés sont habilités à prendre des décisions médicales, qui ne peuvent pas être rejetées ou ignorées par le personnel pénitentiaire non médical, et tous les examens médicaux doivent être réalisés en toute confidentialité.